Survivance d’un rituel ancestral
Dans une église savamment décorée de gerbes, de fourches, de sabots et autres objets familiers de l’agriculteur, d’immenses roseaux s’élevaient au sommet des voutes de l’église Saint Germain pour cette messe annuelle offerte à tous. Une nappe finement brodée d’épis recouvrait l’autel et suscita l’admiration du Père Richard Mention qui en fit la remarque avant même de célébrer la messe.
Même si les machines aident l’agriculteur dans son métier, il est celui qui travaille la terre de ses mains. C’est essentiellement autour des mains que le Père Richard a construit son prêche « Jésus préfère les mains sales des hommes dont le cœur est bon aux mains propres des hypocrites ou des cœurs impurs » Les mains sont faites pour faire fructifier les richesses que le Seigneur nous a données et c’est bien de les salir à ce profit. Une personne de l’assistance fit remarquer au Père que la préparation des bouquets de 7 épis était aussi un travail et qu’il ne l’avait pas mentionné ; avec sourire le Père Richard corrigea bien vite son erreur puis il poursuivit en évoquant des mains pour serrer d’autres mains, des mains ouvertes comme une offrande, des mains qui sont le prolongement du cœur et qui disent notre façon d’aimer. Enfin, il invita l’assistance à se donner mutuellement, avec ses mains, la paix du Christ.
Dispensée en l’église de Nargis cette messe ouverte à tous fut accompagnée de voix sublimes, de guitare, de piano, de flûte et il fut plaisant de voir l’implication de nombreux jeunes portant brioches et pains, reflets de la moisson.
Chacun est reparti épis bénis en main sous un agréable soleil de fin d’été.
Les bouquets avaient été soigneusement préparés