Les 39 poilus locaux morts au combat représentés en photos dans l’exposition municipale « Sur les pas des poilus de Nargis » n’auraient sûrement imaginé que 100 ans plus tard, leur descendance raconterait leur galère.
Et sur les pas de leur infirmière aussi
Cécile Conil nièce du peintre Paul Cézanne a 28 ans quand la guerre éclate. Elle a suivi des cours de philosophie et passé son diplôme d’infirmière de la Croix rouge. Elle soigne les blessés des yeux pendant deux ans et en 1916 pensant être plus utile à son pays s’engage et part au front. Elle se rendra sur tous les champs de bataille se dévouant partout ce qui lui vaudra huit citations de mérite. Nargis a écouté de la bouche de sa petite fille, Christine Toffin, des lectures d’auteurs à propos de la guerres et l’émotion était grande quand cette dernière évoquait sa grand mère
Alphonsine a attendu.. attendu …
L’auteur Nicole Mouninou, a fait revivre au public l’histoire familiale de son arrière grand-père René, dont on parlait peu. Auréolé de mystère la guerre l’a emporté. Il a laissé sur le quai Alphonsine enceinte et l’on va vivre jour après jour la peine et la misère de cette femme seule pour tout affronter. « Notre Dame de la Dèche » selon le titre du livre est à la fois une manière de donner une sépulture à René et un moyen de se fabriquer un deuil. Alphonsine est un peu l’image de toutes ces veuves éperdues de chagrin ; elle mourra jeune ravagée par la peine et la tuberculose. A lire, tant c’est bien écrit.
Christine Toffin et Nicole Mouninou ont fortement contribué au succès de cette exposition au même titre que Michel Vacher avec le prêt des fusils, des baïonnettes et des douilles d’obus. Cet événement de mémoire a été rendu particulièrement réaliste grâce aux mannequins d’Henri Poupard : certains d’entre eux estropiés, appareillées ou en fauteuil placés à côté du drapeau des mutilés du Loiret, invitaient à ne pas les oublier non plus.